Retraites :
manifestation unitaire du 1er février 2003

accueil général-actualités-retraites : la manif

Appel commun à la manifestation

Appel de la FSU

Appel du S1 de Louis-le-Grand

Rendez-vous LLG


1er février 14 heures, manifestation nationale pour nos retraites

Le gouvernement nous prépare une retraite à 65 ans, voire 67 s’il continue à courir pour Seillière et le Medef. La politique patronale ou gouvernementale — mais c’est la même — renforce le chômage et creuse ainsi le déficit des caisses sociales. MétalEurope est le dernier exemple d’une liste scandaleuse qui est loin d’être arrêtée.

D’autres choix sont possibles, crions le ensemble le 1er février !

L’allongement de l’espérance de vie et donc de la durée des retraites se combine avec d’autres phénomènes tels que les études plus longues, la multiplication des situations de chômage, de mobilité, de précarité. Tout cela modifie les termes dans lesquels se pose la question des retraites.

Cela doit-il se traduire par une baisse sensible des revenus des retraités, avec, pour les plus modestes, le risque d’un retour de la pauvreté ? Ou par un allongement de la durée de cotisation ?

Ou la société a-t-elle les moyens de financer collectivement ces retraites plus longues, ce nouvel âge de la vie ?

Des régressions programmées…

Pour le gouvernement, et le MEDEF, la cause est entendue. Il faudrait cotiser plus longtemps, c’est-à-dire retarder dans les faits l’âge de la retraite et, dans le même mouvement, accepter de voir le montant de la pension finalement perçue sérieusement rogné. Et le thème de l’équité entre le public et le privé n’a pas d’autre sens que de créer les conditions de nouveaux reculs pour tous. En fait, aujourd’hui, les salariés du public et du privé, à travers des systèmes différents, débouchent à 60 ans sur des retraites comparables: le taux de remplacement, c’est-à-dire le rapport entre retraite et salaire, est pour tous en moyenne de 78 %.

Le problème est que pour les salariés du privé ce taux va considérablement se dégrader dans les vingt prochaines années, précisément à cause des régressions imposées par Balladur en 1993.

D’autres choix possibles…

Plutôt que d’aligner tout le monde sur ces dégradations et ouvrir ainsi la voie à de nouvelles (le même Balladur dans une tribune au journal le Monde, préconisait de passer à 42 ans de cotisations) la FSU propose de faire converger les intérêts de salariés du privé et ceux du public autour d’un ensemble de revendications: un taux de remplacement du dernier salaire de 75 % pour tous minimum, un droit effectif au départ à 60 ans avec un taux plein pour 37,5 annuités, des droits nouveaux comme la validation des années d’études, de formation ou de précarité. Trop cher comme on le répète à l’envi ? Le récent rapport du Conseil d’orientation des retraites montre au contraire que l’avenir est maîtrisable. Il en coûtera tout au plus, retour sur les dégradations de cette dernière décennie compris, quelque six ou sept points supplémentaires du produit intérieur brut répartis sur les quarante années qui viennent. C’est-à-dire un prélèvement sur les richesses produites analogue à ce qui a été déjà fait pour les retraites dans les cinquante dernières années.

Et cet effort sera d’autant moindre que se réduiront le chômage et la précarité et que croîtra la productivité. Il s’agit de savoir comment seront réparties les richesses produites et comment y faire d’abord mieux contribuer les entreprises, y compris en modifiant les modes de prélèvements pour favoriser l’emploi.

L’éventail des choix est en fait très large. Les pressions pour aller vers des reculs sociaux sont diverses et fortes.

Mais rien n’est joué. À nous d’agir.

Vous avez dit liberté ?

Dans le domaine économique et social, ce beau mot cache souvent le recul des garanties collectives et des droits. En matière de retraites, le MEDEF (et d’autres) nous proposent:

  • Des retraites « à la carte ». À la place d’un droit pour tous, garanti par la loi, de partir à 60 ans avec une retraite à taux plein, ce serait la responsabilité de chacun de partir quand il veut (ou quand il peut…), avec le taux de retraite qu’il veut (ou qu’il peut…). Si certains choix individuels et droits nouveaux doivent être envisagés, c’est dans le cadre de droits collectifs solides.
  • La « liberté » de se constituer une retraite par capitalisation. Celle-ci existe évidemment déjà: chacun peut acheter les produits d’épargne actuels. Ce dont il s’agit en fait, c’est de favoriser, par des dispenses de fiscalité et de cotisation qui minent le système de répartition, des « fonds de pensions » destinés à compléter des retraites devenues insuffisantes. On connaît les risques et les inégalités sociales inhérentes à ces compléments.

La sécurité, c’est la solidarité

Notre système de retraite par répartition consiste à faire payer les retraites d’une année par les cotisations des actifs de la même année. Il repose sur la solidarité entre les générations et garantit les retraites sur l’activité entière de la société. Depuis 60 ans, il a prouvé son efficacité. La capitalisation consiste à accumuler individuellement ou par entreprise une épargne qui est censée, plus tard, rapporter des rentes ou être revendue. C’est un pari dangereux, car la volatilité des placements financiers est très grande et parce que la capitalisation est fondée sur des avantages fiscaux qui appauvrissent la répartition. Le système par répartition a permis de faire progresser un certain nombre de solidarités, entre les différents secteurs du salariat: grandes et petites entreprises, chômeurs, précaires, public et privé, situations familiales… On est certes loin du compte, des inégalités existent (hommes/femmes par exemple), d’autres se creusent en raison des mesures Balladur de 1993 (annuités, salaire de référence, indexation). Mais ce n’est que dans le cadre d’un solide système par répartition qu’on pourra progresser dans l’égalité et la sécurité.

Une évolution démographique heureuse

Nous vivons plus longtemps. À réglementation constante, le coût des retraites dans le produit intérieur brut augmenterait de 4 points d’ici 2040. Les mesures prises par le gouvernement Balladur en 1993 vont profondément dégrader les pensions des salariés du privé. La FSU estime qu’elles doivent être revues. C’est alors une augmentation d’environ 6,5 points de PIB qu’il faut envisager. Bien sûr, l’exercice de prévision comporte des incertitudes, mais l’évolution générale n’est pas contestable. Schématiquement, une réforme des retraites peut agir sur trois variables: le niveau des pensions, la durée de cotisation et les financements.

Maintenir le niveau des pensions

Après des décennies de pauvreté des personnes âgées, le niveau de vie des retraités est aujourd’hui comparable à celui des actifs. Cette situation est normale et n’a pas à être remise en cause.

La durée de cotisation

Allonger la durée de cotisation, et donc du travail, est irréaliste car l’entrée dans la vie active est de plus en plus tardive. C’est impossible tant que les grandes entreprises, pour qui les préretraites sont un instrument de gestion essentiel, refuseront d’employer les plus de 55 ans. C’est suicidaire tant que le chômage demeure massif: reculer l’âge de la retraite de trois ans réduit les besoins annuels de recrutement de 100000 personnes. C’est pour nous inacceptable compte tenu des conditions de travail (qui se dégradent) et de la charge de travail (qui augmente). On le sait, un allongement de la durée de cotisation aurait pour principale conséquence de réduire les pensions sans repousser les départs… pour le plus grand bonheur des fonds de pension.

L’augmentation des financements

L’effort pour répondre aux besoins de financement estimés de 6 à 7 points du PIB, correspond à une hausse de 15 points du taux de cotisation retraite en 40 ans, soit une progression de 0,375 point par an sur la période. Dans un pays devenu plus riche, cette charge accrue est supportable: il s’agirait d’affecter le cinquième des gains de productivité au financement des retraites. Ce chiffrage ne signifie pas un ajustement par les seules hausses de cotisation. C’est un problème de répartition du revenu et de réforme des prélèvements fiscaux et sociaux.


Rendez-vous LLG

La manifestation suivra le parcours République - Nation.

Nous nous retrouverons à 14 heures devant la Bourse du Travail, à l'intersection de la rue du Château d'Eau et du boulevard Magenta, au nord de la place de la République.


Retraites : public, privé, tous dans la rue le 1er février !

La FSU a toujours participé au débat sur les retraites en affirmant qu'il était possible de conserver et améliorer un système reposant entièrement sur la solidarité intergénérationnelle et aboutissant, dans la diversité des régimes, à une certaine parité des différentes catégories de travailleurs, en particulier des secteurs privé et public.

Elle affirme, y compris en s'appuyant sur les études les plus précises comme celles du COR, que les perspectives démographiques et économiques posent des problèmes qui sont tout à fait maîtrisables, si la société en fait le choix.

Elle a toujours appelé à réaliser l'unité des forces syndicales pour imposer d'autres solutions que les régressions envisagées depuis des années par le MEDEF et divers gouvernements.

Elle se félicite donc qu'au moment où le gouvernement Raffarin va annoncer de nouveaux projets, la totalité des forces syndicales qui se sont rencontrées affirment ensemble un certain nombre d'axes revendicatifs importants assurant la convergence du public et du privé, et aient décidé d'engager l'action ensemble.

La FSU appelle tous les salariés à se mobiliser sur les objectifs de la déclaration commune et sur l'ensemble des revendications qui constituent sa propre plate-forme et lui semblent essentielles, notamment :

Cela implique à la fois la défense et l'amélioration du Code des Pensions et des régimes spéciaux, et la remise en cause des régressions imposées aux salariés du Privé par les réformes Balladur et les réformes des régimes complémentaires.

La FSU appelle à refuser les régressions et les passages en force, à approfondir, avec les personnels et avec tous les partenaires sociaux le débat autour de cette question, à réaliser et afficher chaque fois que c'est possible les démarches communes de mobilisation. Elle s'attachera particulièrement à élargir et approfondir l'unité syndicale déjà réalisée, notamment en prenant des initiatives en direction des autres organisations de la Fonction Publique.

Elle invite ses militants à diffuser largement le Quatre Pages qu'elle publie aujourd'hui et à commander le livre qu'elle va publier à la fin du mois.

Il faut que les manifestations du 1er février soient le point de départ d'un nouveau rapport de force qui seul permettra d'assurer l'avenir des retraites.


DÉCLARATION DES 7 FÉDÉRATIONS SYNDICALES DE LA FONCTION PUBLIQUE (CGT-CFDT-FO-CFTC-CGC-UNSA-FSU)

Lundi 6 janvier 2003, l'ensemble des organisations syndicales, membres du Conseil d'Orientation des Retraites, réunies en intersyndicale, ont défini les principales lignes de force d'une démarche commune, afin d'aborder les négociations à venir, relatives à nos systèmes de retraites.

C'est dans cet état d'esprit qu'elles ont décidé de présenter leurs propositions communes pour consolider les systèmes de retraites des salariés des secteurs publics et privés, face aux évolutions démographiques, à la baisse actuellement programmée du niveau relatif des retraites pour les salariés du secteur privé, afin de redonner confiance aux jeunes générations, dans la pérennité de la retraite par répartition.

Pour cela, les organisations syndicales affirment la nécessité d'une réforme qui ne peut ignorer la question de la répartition des richesses produites. Elles considèrent qu'il est possible, tout en tenant compte des spécificités des différents régimes, de faire converger, sur le moyen et le long terme, les intérêts des salariés des secteurs public et privé, sur un certain nombre d'objectifs :

  1. Viser un haut niveau de retraite, en définissant et en garantissant un taux élevé de remplacement par rapport à l'ensemble de la rémunération ; améliorer les minima des pensions ; garantir le pouvoir d'achat des retraites et leur niveau relatif par rapport aux rémunérations des actifs, ce qui est la clef de voûte du système par répartition.
  2. Garantir pour les salariés, le droit à la retraite à 60 ans. La retraite à 60 ans doit demeurer le repère collectif, autour duquel doivent s'articuler les éléments de choix individuels, à introduire ou à améliorer.
  3. Donner la priorité aux politiques de l'emploi, permettant aux jeunes d'accéder à un emploi stable, et aux salariés âgés, qui le désirent, de continuer à exercer une activité professionnelle, pour en finir avec l'exclusion par l'âge des jeunes et des plus de 50 ans.
  4. Définir des mesures spécifiques en faveur de plusieurs catégories, afin de :
    • prendre en compte les travaux pénibles, insalubres, dangereux ou astreignants, afin de permettre un départ anticipé des salariés concernés ;
    • valider certaines périodes d'inactivité forcée, prendre en compte des années d'études, d'apprentissage, des périodes de travail sous contrat (quelle que soit la nature de celui-ci) ou de recherche d'un premier emploi ;
    • harmoniser les avantages familiaux et les pensions de réversion ;
    • supprimer les inégalités pesant sur les pluri pensionnés (salariés relevant de plusieurs régimes).
  5. Obtenir un droit de départ à taux plein, avant 60 ans, dès 40 ans de cotisations, pour les salariés ayant, aujourd'hui, commencé à travailler très tôt.
  6. Réformer le système de compensation entre régimes, afin de le rendre plus transparent et plus solidaire, entraînant la suppression de la surcompensation.
  7. Garantir des ressources financières suffisantes et assurer des recettes régulières et identifiées au « fonds de réserve des retraites », permettant à celui-ci de remplir son rôle de lissage à partir de 2020.

Pour les organisations syndicales, la prise en compte de ces principes de base nécessite la mobilisation des tous les salariés et des retraités, à la veille de l'ouverture des discussions sur les retraites.

Il s'agit d'une première expression forte et unitaire.

Les organisations syndicales CGT-CFDT-FO-CFTC-CGC-UNSA-FSU décident d'organiser une journée nationale de manifestations décentralisées régionales ou départementales le samedi 1er févier 2003.

Contacter le webmestre. Page mise à jour le mardi 4 février 2003