Le ministère saborde
son service d'orientation!

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Communiqué de presse du S4
30 septembre 2002

C’est peu dire que depuis plusieurs années les différents Ministères de l’Éducation Nationale n’ont rien fait pour soutenir et promouvoir l’action des conseillers d’orientation-psychologues et des directeurs de CIO. Maintenus dans un état de sous développement chronique, ils sont plutôt la cible de critiques nombreuses, y compris de leur administration de tutelle qui trouve là un bon moyen pour se défausser de ses responsabilités dans ce domaine: manque de places dans certaines spécialités professionnelles, passerelles très restreintes entre sections, formation de base insuffisante, carte scolaire inadaptée, dysfonctionnement des procédures d’orientation, tout est bon pour incriminer des services qui n’ont, en la matière, aucun pouvoir décisionnel!

On nous dit que la décentralisation va tout arranger. Mais comment?

En développant davantage l’information sur les formations et les métiers?

À qui veut-on faire croire aujourd’hui avec l’important développement des nouvelles technologies dans ce domaine, que les problèmes d’orientation proviendraient d’une information inaccessible ou insuffisante?

Tous les professionnels sérieux savent bien que le poids des représentations que les jeunes se construisent par rapport aux études, aux métiers, à leur avenir constitue un filtre sélectif par lequel passent toutes informations. C’est par un travail psychopédagogique sur le long terme dès le collège que ceci peut évoluer.

En rapprochant les différentes structures qui s’occupent de l’orientation, de l’insertion des jeunes?

C’est déjà fait depuis plusieurs années dans le cadre du réseau public d’insertion des jeunes (RPIJ) qui établit une coordination au plan local, départemental et académique de tous les services impliqués dans l’aide à l’insertion des publics en difficulté (missions locales, PAIO, MGI, CIO, ANPE).

Dans certaines régions, ces services ont même été regroupés dans les mêmes locaux afin d’être mieux accessibles aux usagers. De quoi s’agit-il en réalité?

Les régions ont déjà beaucoup de pouvoir en matière de formation, notamment professionnelle, et d’information. Leur donner de nouvelles compétences en matière d’orientation scolaire risque d’aboutir à une adaptation étroite des flux d’orientation aux besoins économiques locaux immédiats, par un retour à un certain autoritarisme dans les procédures d’orientation. La limite de choix des jeunes et des familles, l’égalité devant la formation et l’orientation seront-elles désormais différentes selon les régions?

Ce qu’il faut aujourd’hui pour améliorer l’orientation

C’est un travail de prévention de l’échec et des abandons scolaires, d’aide à l’adaptation et de suivi, car des élèves en difficultés et démotivés n’auront évidemment que des choix restreints. C’est en collège, un travail de découverte des activités professionnelles, qui dépasse largement de simples campagnes d’information sur tel ou tel secteur et nécessite une approche psychologique et éducative, à partir de leurs représentations. C’est au lycée et à l’université, un travail approfondi d’aide à l’élaboration des projets scolaires et professionnels grâce à une appropriation individualisée de l’information et une réflexion personnelle.

Sur tous ces terrains, les conseillers d’orientation-psychologues peuvent intervenir pour contribuer à la réussite des élèves, à leur information, à l’élaboration de leurs projets.

Décentraliser l’orientation scolaire, c’est un premier pas dans l’entreprise de démantèlement de l’Éducation Nationale.

Le SNES mettra tout en œuvre pour s’y opposer.

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