TPE : la lettre au ministre |
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Gisèle JEAN
Denis PAGET
Co Secrétaires Généraux
à
Monsieur Luc FERRY
Ministre de lÉducation Nationale
110, rue de Grenelle
75007 PARIS
Paris, le 2 octobre 2002
Monsieur le Ministre,
Les notes de service fixant les modalités dévaluation des TPE, lorganisation des TPE et lévaluation des capacités expérimentales en terminale scientifique pour 2003 ne sont, à ce jour, toujours pas fondées légalement.
Le texte proposé par la DESCO sur des modifications du décret portant réglementation du baccalauréat général a été repoussé par le CSE du 19 septembre 2002, le vote global ne comportant aucune voix pour ce texte.
Larrêté relatif aux épreuves a également été largement repoussé par le CSE.
Nous aimerions connaître rapidement les décisions que vous comptez prendre sur ces trois questions urgentes, lannée scolaire ayant débuté sans quélèves et enseignants soient assurés des modalités du baccalauréat 2003 quils préparent.
Dès votre prise de fonction, vous avez affirmé vouloir tenir compte du vote du CSE dans vos décisions et plus globalement être à lécoute des positions des représentants des personnels et des usagers.
Les modifications proposées dans le texte vont bien plus loin quun simple aménagement et entraîneraient des transformations profondes de cet examen, qui ont été rejetées par le CSE. La notion denseignement obligatoire pouvant donner lieu à des épreuves facultatives est contestée par tous ceux qui veulent lutter contre labsentéisme des élèves. La présence instituée dIPR dans les jurys et de correcteurs adjoints est en rupture avec lindépendance des jurys. Ces dispositifs peuvent conduire à des pressions sur les correcteurs et jeter la suspicion sur la valeur des notes. Légalité des candidats devant lexamen est rompue puisque les candidats libres ne pourront passer ni lépreuve de TPE ni celle portant sur les capacités expérimentales. Ces dispositions proposées pour régler des questions marginales modifient profondément la réglementation générale de lexamen.
Si nous sommes demandeurs dun débat sur lévolution du baccalauréat liée à celle des programmes, des pratiques pédagogiques, des objectifs des enseignements, nous restons fermement attachés à son caractère national de premier grade universitaire et à lindépendance des jurys qui assure légale valeur du diplôme et sa reconnaissance quels que soient létablissement, le secteur géographique, lacadémie.
Les bilans des expériences de contrôle en cours de formation nous en ont montré les dangers et les risques sont dautant plus importants dans le contexte difficile denseignement que nous connaissons aujourdhui. Plus que jamais nous tenons à dissocier ceux qui dispensent lenseignement et ceux qui évaluent en vue de délivrer le dipôme.
Dautre part les modalités proposées risqueraient dalourdir non seulement la fin de lannée scolaire, mais amputeraient aussi une partie de lannée dun certain nombre dheures de cours ; ce qui serait très dommageable pour les lycéens.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de renoncer à ces textes, de conserver le dispositif de lan dernier et douvrir une discussion de fond sur la façon daméliorer et de simplifier lexamen..
Nous vous prions dagréer, Monsieur le Ministre, lexpression de nos respectueuses salutations.
Gisèle JEAN Denis PAGET
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