Tract contre le flicage

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Il était une fois…

Il était une fois un lycée où il faisait bon travailler. Des enseignants consciencieux, à l’autonomie pédagogique reconnue, amenaient leurs élèves à d’excellents résultats qui donnèrent au lycée sa réputation. Chacun œuvrait sans compter, dans le respect et l’estime de tous. La confiance était de mise, l’autonomie assurée, et le sens de la responsabilité la règle.

Puis vint le temps de la suspicion, de la défiance et du mensonge.

Il fallut « re-responsabiliser » les personnels, vérifier leur assiduité, briser leur indépendance et leur initiative pédagogiques.

Le temps des brimades s’annonçait.

À peine le soupçon d’irresponsabilité lancé, les digues du raisonnable craquèrent : de nouveaux formulaires comminatoires fleurirent sur les panneaux, d’insidieux carnets à souche autocopiants se tapirent dans les salles de travail, et même la porte d’entrée se transforma en guichet.

Le Changement de Salle, l’Échange d’Heure, la Demande de Stage furent élevés au rang d’Épreuve Administrative Obligatoire.

Les études savantes céderaient-elles le pas devant l’acharnement bureaucratique ?

Non, les bêtes résistaient encore.

Il fallut donc recourir à la délation : on pressentit des professeurs, des agents, pour qu’ils surveillent les collègues et listent leurs retards ou absences. Sans doute s’étonna-t-on du refus qui fut opposé de se prêter au juste combat ; mais qu’importe, il ne faut pas douter que d’autres tactiques furent dès lors mises à l’étude…