Le Snes pour des réformes,
mais pas n'importe lesquelles !

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On prétend trop souvent que les enseignants seraient arc-boutés dans leur attachement au statu-quo. Il n'en est rien !

Bien au contraire, nous souhaitons de profondes réformes du système éducatif. Loin de vouloir une stagnation qui ne pourrait aboutir, la société étant elle en perpétuelle évolution, qu'à une régression, le Snes souhaite avec la grande majorité des professeurs qu'enfin l'État se donne les moyens d'une nouvelle et ambitieuse politique en matière d'éducation.

Voilà longtemps déjà que le Snes formule des propositions dans ce sens.

Voici quelques documents pour une réflexion, parmi les plus récents, au format pdf (vous pouvez télécharger un visualisateur gratuit pour ce format).

Il faut une politique scolaire qui ne bascule ni dans la tentation du renoncement à l'objectif d'apprendre, ni dans la tentation d'un retour à un élitisme révolu

Exiger l'abandon de réformes en cours ou en projet parce qu'elles portent atteinte à la qualité de notre travail et exiger en même temps des réformes fondées sur des conceptions rigoureuses, ambitieuses et démocratisantes de l'enseignement est immédiatement taxé de brouillage.

Ne retenant à chaque fois qu'un pan du positionnement du SNES, encouragés par ceux qui ne pensent notre métier que comme une citadelle perpétuellement assiégée, les médias viennent au secours de ceux qui cultivent l'opposition des anciens et des modernes « pour se tirer des flûtes » d'un engagement dans l'action.

Pourtant, le positionnement du SNES est facilement lisible pour peu qu'on se donne la peine de le lire : nous voulons une politique scolaire qui n'esquive pas la nécessité de travailler et d'apprendre des savoirs construits, nous ne dissocions pas l'instruction et l'éducation, nous ne sommes ni pour une école repliée sur elle-même et sur ses rites, ni pour une simple caisse de résonance des turbulences du monde, nous défendons à la fois l'objectif d'égalité et de laïcité et la nécessité de tenir compte des différences pour qu'une égalité formelle ne camoufle pas de terribles inégalités sociales.

Nous sommes placés devant la responsabilité de transmettre une culture à l'ensemble des générations sans laisser quiconque au bord du chemin, et nous sommes aussi garants de la qualité des savoirs appris, de leur actualisation, de leur valeur formatrice et de leur pertinence dans la vie sociale, économique, civique et individuelle.

Que ces exigences apparaissent souvent contradictoires, qu'il nous faille sans cesse arbitrer entre des choix difficilement compatibles pour trouver le point d'équilibre qui permet à chacun d'apprendre, nous savons que cela fait partie désormais des tensions inévitables de notre métier dans un système massifié.

Soit nous obtenons les moyens de réduire cette tension — et cela réclame des réformes profondes —, soit on nous abandonne à nous-mêmes, au risque, qu'à terme, chacun baisse les bras ou cherche les moyens individuels de « sauver sa peau ».

Il n'y a donc pas trente-six solutions pour notre profession et pour le SNES : il faut une politique scolaire qui ne bascule ni dans la tentation du renoncement à l'objectif d'apprendre, ni dans la tentation d'un retour à un élitisme révolu. La politique engagée par Claude Allègre et Ségolène Royal a adopté le premier parti. Ce faisant, ils cautionnent les vices d'un système qui sait aussi cultiver implicitement le deuxième.

Il faut abandonner toutes les mesures qui vont dans ce sens et imposer celles qui permettraient de réinstaller une autorité du maître fondée sur les connaissances, la capacité à les travailler pour les faire apprendre.

Il faut donc demander le retrait de toutes les réformes dont le seul but est de réduire les horaires et l'offre d'enseignement (ce qui va, pour les collèges, bien au-delà des trois dernières années) ; il faut en finir avec des discours réducteurs et utilitaristes sur les savoirs ; il faut en finir avec une conception du métier d'enseignant qui le rapproche plus de l'animateur que du professionnel qui a reçu de la nation la responsabilité d'éduquer et d'instruire ; il faut en finir avec la dénaturation programmée du baccalauréat.

En même temps, on ne fera pas l'économie d'une réflexion sur ce qu'il faut enseigner et sur la manière de le faire et donc sur le citoyen que nous voulons former. Réflexion indissociable de demandes concrètes pour rendre possible l'enseignement dans des conditions nouvelles, tenant compte de l'évolution des mœurs et attitudes des jeunes.

Indissociable aussi d'une importance accrue accordée à la formation continue, à la recherche, à la diffusion du savoir professionnel.

C'est cette réorientation générale que nous attendons du gouvernement.

Elle appelle nécessairement des créations d'emplois qualifiés en très grand nombre mais elle ne saurait s'y réduire.

Contacter le webmestre. Page mise à jour le dimanche 23 avril 2000.