Échange épistolaire avec
Mme Cohen-Solal

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Voici le texte de la lettre que nous a adressée Mme Cohen-Solal, le 3 octobre 2000 :

Réf. : LCS/BS/2000-10-03

Cher Monsieur,

En consultant le site du Lycée Louis le Grand, j’ai été très étonnée de me voir prise à partie par un texte signé par le SNES dans le compte rendu du dernier Conseil d’Administration.

Toujours disponible à rencontrer les personnes qui le demandent et à répondre au courrier qui m’est adressé, je n’ai jamais refusé une audience à qui que ce soit. J’ai du mal à comprendre ce que me reproche le texte du SNES, à moins que les représentants de votre syndicat n’ignorent totalement ce que sont les obligations et les fonctions d’un ou d’une élue.

Là où mon étonnement devient stupéfaction c’est que le SNES me reproche d’être “ régulièrement ” absente des conseils d’administration du Lycée Louis le Grand où je siège en tant que conseillère régionale d’Ile de France. Vous devez sûrement ignorer que, comme tous mes collègues de la Gauche Plurielle (puisque la droite refuse de siéger), je représente la Région dans dix lycées généraux ou professionnels, sans compter l’Université de Paris 5 qui compte cinq UFR et un IUT. Tous ces établissements ont, comme le vôtre, trois conseils d’administration par an aux mêmes périodes qui peuvent également durer plus de cinq à six heures. Ils présentent eux aussi des dossiers et des problèmes souvent très difficiles qui exigent disponibilité et suivi de dossiers. J’ai également l’honneur de siéger au CAVL de Paris.

D’après mes calculs, j’ai été présente à quatre CA sur les sept qui se sont déroulés à Louis le Grand depuis ma désignation en mai 1998, donc à plus d’un sur deux… Je souhaiterais connaître les noms du représentant du Conseil Régional ou des trois représentants de la Ville de Paris qui ont, avant moi, honoré de leur présence les CA de Louis le Grand avec davantage d’assiduité. De fait, je pense être la seule élue régionale à avoir jamais assisté aux CA de Louis le Grand. Je serais heureuse que vous puissiez venir me démentir sur ce point, preuves à l’appui.

Puis-je vous signaler, que je consulte l’ordre du jour du C.A. afin de vérifier les dossiers abordés qui intéressent ma compétence. En tant que conseillère régionale, je n’ai en effet aucune compétence à prendre la parole sur autre chose que le budget et les conditions matérielles de l’enseignement, les murs, les rénovations, l’équipement, l’aide sociale,… Je me permets de vous confier que je contacte souvent avant une réunion Monsieur le Proviseur pour préciser le contenu de tel ou tel dossier ou éventuellement lui demander d’excuser mon absence devant le CA.

En ce qui concerne plus spécifiquement les travaux sur la Chambre infernale, j’ai échangé des courriers nombreux avec les parents et les professeurs ainsi qu’avec mes collègues de l’exécutif et les services de la Région pour engager les crédits et programmer les travaux. Nous avons trouvé un accord pour un calendrier qui sera respecté par la Région. Ses services ont désigné un responsable qui reste en rapport avec Madame l’Intendante.

Sur mon insistance, la Région a provisionné des crédits supplémentaires en faveur de Louis le Grand afin d’assumer ces engagements. Je ne pense pas que ma présence au CA fasse avancer les travaux, mais je sais que par mon travail dans l’enceinte régionale les demandes financières du Lycée Louis le Grand pourront être prises en considération.

Sur le dossier du non-câblage du Lycée, et après des courriers infructueux, je viens de tenir une réunion avec Monsieur le Proviseur et Madame l’Intendante qui ont pu, à mon invitation, rencontrer un spécialiste de ces sujets qui va saisir les autorités compétentes de cette anomalie criante. Je me permets de vous rappeler que si les représentants de la Ville étaient présents aux CA ils pourraient sans doute agir encore mieux que moi puisque cette compétence relève du monopole que la Mairie de Paris a octroyé à l’ex-Lyonnaise de Câble devenue Noos, opérateur pour la capitale…

Je trouve donc inconvenantes, injustes et déplacées les considérations que vous vous permettez de publier à mon propos. Vous pouvez ne pas apprécier mon travail, vous n’avez pas le droit de m’intenter de faux procès, injustes, qui ne sont pas à l’honneur de votre syndicat. J’ai l’habitude de prendre mes fonctions au sérieux et demande d’être jugée sur mes actes.

Je vous prie donc, cher Monsieur, de bien vouloir retirer ces propos blessants à mon égard de votre site, faute de quoi je me réserve le droit d’agir pour me défendre. Cette lettre sera bien entendu adressée à Monsieur le Proviseur et à l’ensemble des membres du Conseil d’administration du Lycée Louis le Grand.

Recevez mes considérations les meilleures,

Lyne Cohen-Solal

et voici la réponse que nous lui envoyons le 6 octobre :

Madame la Présidente,

Nous regrettons que le ton de notre compte rendu vous ait tellement blessée. Mais vous remarquerez qu’il ne s’agissait pas du procès-verbal officiel. Ce texte militant a été rédigé fin juin après quatre réunions, coup sur coup, du Conseil d’Administration, où vous ne pouviez pas être présente, pour les raisons que vous nous indiquez, et que nous acceptons tout à fait. Il est évident que vous aviez «mieux à faire». Ces mots, ironiques sans doute, pouvaient être pris en bonne part; ils désignaient plutôt le mauvais fonctionnement du Conseil, et ne retombaient pas sur vous. Mais nous nous sommes mal exprimés.

Dans ces réunions répétées, il s’agissait de débattre sur de graves questions, en plus de la chimie et du câble, comme les emplois précaires multipliés et la sûreté de l’établissement. Et nous n’avons tant déploré votre absence que parce que nous apprécions beaucoup vos interventions, en toute matière.

Il va de soi que nous nous empressons de faire figurer en bonne place votre lettre sur notre site, militant, faut-il le redire?

En espérant que nous pourrons avoir prochainement une explication, franche et cordiale, pour dissiper tout malentendu, je vous prie de considérer, Madame la Présidente, que la vivacité des propos qui vous ont indignée ne s’explique que par la grande espérance que nous mettons en vous.

G. Rudent
secrétaire de la section Snes
du lycée Louis-le-Grand

Nous retenons avec beaucoup d'întérêt la suggestion de Mme Cohen-Solal d'interpeller la Mairie de Paris. Nous sommes heureux également des informations qu'elle nous communique à propos du câble comme de la chambre infernale (cf. notre dossier).

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