Une rentrée catastrophique,
une fois encore !

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« Chienlit à Louis-le-Grand », un billet d'humeur

pétition rédigée ce vendredi 8 septembre


Le texte qui suit tente, sur le mode satirique, de rendre compte de l'ubuesque rentrée 2000 à Louis-le-Grand.

Il fait état des informations et des rumeurs aussi incontrôlables que contradictoires qui naissent chaque nouvelle heure. Il met en évidence les aspects surréalistes de la rentrée : un proviseur qui cherche à son habitude à minimiser les problèmes tout en reconnaissant par ailleurs qu'il faut remettre à plat les emplois du temps, un adjoint malade et peut-être en arrêt maladie mais qui malgré cela a produit une première mouture des emplois du temps, que reprend aujourd'hui un nouveau collègue, donc ignorant du lycée, mais "bombardé" proviseur adjoint par intérim ou presque, ou encore des collègues dénonçant les irrégularités et les impossibilités des emplois du temps qu'on leur propose mais acceptant pourtant pour la plupart de pratiquer l'impraticable…

Cette ambiance incroyable, cet à-peu-près de tous les jours, ce bateau ivre mais dont les voiles claquent toujours avec fierté au vent scolaire, voilà l'objet de ce petit billet d'humeur qui joue sur les bruits — entendus ici et là — et la fureur — qui nous saisit au bout du compte.

Chienlit à Louis-le-Grand

Encore une fois, c'est une rentrée catastrophique au lycée Louis-le-Grand.

Tel agrégé d'anglais se retrouve d'abord avec 32 heures de cours ! qu'il se rassure : c'est une erreur de frappe ; il n'en a que 23. Tels élèves ont cours de 8h à 17h sans aucune interruption. Les heures de TPE sont doublées. Il y a des heures à tire-larigot. La DHG est dépassée avec une belle prodigalité : de cent heures ? de deux-cents heures ? On devrait pouvoir créer quelques postes budgétaires ! Il n'empêche que des collègues se retrouvent en sous-service ... et que d'autres travailleront beaucoup, peut-être pour le roi de Prusse.

Ces emplois du temps ont été expédiés deux fois par Chronoposte sans parvenir jamais rue Saint-Jacques. Un agent, tel Michel Strogoff, est donc allé les chercher jusqu'à Hyères, où le Proviseur-adjoint est en convalescence. Mais au fait, de quoi ? Elle s'est cassé le col du fémur, début juillet. Mais son comportement est des plus étranges et, à certains égards, force l'admiration ; c'est digne de Groucho Marx : "elle" n'aurait pas de congé de maladie ; "elle" se fait offrir un portable pour fabriquer les emplois du temps avec un logiciel dont elle ne sait pas se servir ; ce faisant, d'ailleurs, il semble qu'elle n'ait pas respecté la charte des malades et qu'elle soit, une fois de plus, en passe de se faire renvoyer de l'établissement de la MGEN.

Or ceci se passe au lycée Louis-le-Grand.

Et l'on regrette amèrement de n'avoir pas la plume de Saint-Simon pour décrire cette chienlit tranquille, car c'est loin d'être l'émeute. On dit en souriant, et en termes peu châtiés : « C'est le bordel comme l'an dernier, mais c'est plus détendu, car "elle" n'est pas là. »

Mais "elle" n'est pas la seule responsable. Certains disent donc : « dans le privé, une équipe aussi performante serait virée depuis longtemps ». Le plus curieux est que les résultats du lycée restent brillants dans tous les domaines et l'on ne peut s'empêcher de penser que ce n'est vraiment pas le fait des administratifs : ministériels, rectoraux ou locaux. Cela fait reparaître quelques plaisanteries traditionnelles : « Ils dorment sur nos lauriers » ou « Ici, ce n'est pas comme dans le bâtiment où il faut des petits chefs pour que les gars bossent – ici on bosse malgré le boss. » L'ambiance reste donc bon enfant. Mais il n'est pas tout à fait exclu que, la semaine prochaine, les professeurs se retrouvent au chômage technique, faute d'emplois du temps praticables, et qu'un nouveau proviseur-adjoint soit nommé.

En attendant, le Proviseur transpire beaucoup. Il a imaginé de se faire aider par un professeur de SVT tout fraîchement nommé qui ne connaît pas la maison, mais qui, en revanche, est réputé connaître le logiciel utilisé pour la première mouture des emplois du temps. Personne ne peut dire, et surtout pas le Proviseur, quand la nouvelle mouture sera opératoire. Les paris sont ouverts.


Pétition

Pour la deuxième rentrée consécutive, les classes secondaires du lycée Louis-le-Grand ne peuvent pas fonctionner, faute d'un emploi du temps praticable : ni les services, ni les horaires, ni le projet d'établissement ne sont respectés.

Les professeurs soussignés demandent en conséquence la nomination dans les plus brefs délais d'un proviseur adjoint compétent.

Contacter le webmestre. Page mise à jour le dimanche 21 janvier 2001